La campagne de fouille 2022

La campagne 2022 a été consacrée à la poursuite de l’analyse des banquettes se trouvant au pied de la station topographique, livrant 550 nouvelles traces et empreintes dont des pistes. Ce sont donc environs 2900 traces et empreintes qui ont été mises au jour au Rozel.

La très faible densité en mobilier archéologique (silex et quartz taillés, vestiges osseux) confirme le fait que nous sommes en marge des aires de travaux divers : traitement des carcasses animales, débitage d’éclats en pierre, utilisation de foyers pour la cuisson et le fumage des viandes.

Cette année, notre attention s’est portée sur la révision de l’enregistrement stratigraphique de la plage du dernier interglaciaire à la base des formations hétérogènes de versant (head), soit entre 115000 et 70000 ans.

Prélèvements sédimentologiques effectués sur la coupe de référence par Guillaume Jamet, quaternariste.

Cette reprise des coupes a été l’occasion de procéder à de nouveaux prélèvements pour datations et échantillonner les mollusques sur l’ensemble de la base de la séquence. Ce travail a confirmé la présence d’un niveau d’occupation dense rapportable au début du dernier glaciaire quand le massif dunaire a commencé à se mettre en place. Il faudra encore quelques années avant de fouiller ces sols qui comportent pierres taillées et vestiges de faune.

Nettoyage de la grande coupe de référence du site par Jacques Richard (© D. Cliquet)

Parallèlement à la fouille, les expérimentations se sont poursuivies, tant sur la représentativité du nombre de pas effectués par les différents membres constituant un groupe comportant des individus de tous âges, sur des parcours bien caractérisés (topographie, longueur, état des chemins, conditions climatiques…) que sur l’éventuelle utilisation de « chaussants ».

Expérimentations « pied nu » / « pied chaussé » : mise en place des boites (© D. Cliquet)

Expérimentations « pied nu » / « pied chaussé » : suivi du protocole expérimental (© D. Cliquet)

Cette dernière expérimentation montre que la plupart des empreintes ont été faites avec des pieds « emballés » dans des peaux, quels que soient les niveaux archéologiques et l’âge des individus ayant séjourné dans la dune du Rozel.

Enfin, les investigations se poursuivent sur la caractérisation des éléments organiques. Si les analyses des matières organiques imprégnant les aires de combustion apportent leur concours et permet une approche des espèces traitées par le feu et des modes de cuisson et de fumage, elles attestent du traitement exclusif d’herbivores dont des ruminants (aurochs). Par ailleurs, l’analyse des protéines contenues dans les vestiges osseux révèlent des « empreintes génétiques » des peptides spécifiques à chaque espèce animale, même sur des charbons d’os pas trop dégradés.

Cette dernière technique serait donc fort précieuse pour le site du Rozel en cas de découverte de restes humains non caractéristiques au plan de la détermination systématique et non déterminable par l’ADN.

Dent d’herbivore dans les niveaux sableux interstratifié D3b.3 / D3b.4 (© D. Cliquet)

Crâne de rongeur trouvé dans le sol D3b.4 (© D. Cliquet)

Mollusques terrestres sur le sol D3b.4, poinçonné par une empreinte de pied (© D. Cliquet)

Empreintes de pieds d’enfants (© D. Cliquet)

Fragment de diaphyse d’herbivore présentant une fracturation hélicoïdale caractéristique de la récupération de moelle. Ce mobilier vient des niveaux d’occupation les plus anciens du site (en cours de datation) (© D. Cliquet).

Laisser un commentaire