La campagne de fouille 2019

Nos investigations se sont portées, cette année encore sur les sols d’occupation du massif dunaire inférieur (complexe D3.4) et sur les trois sols supérieurs (D3b.1 à D3b.3) autour de la station de géo-référencement des vestiges au tachéomètre. Cette réduction de surface du « plot » de la station a été conditionnée par le projet de publication monographique des sols du massif dunaire supérieur (études en cours). En effet, ces sols supérieurs s’individualisent au plan techno-culturel des occupations sous-jacentes. La fouille en étant achevée (sauf sous la station tachéomètre qui restera en place jusqu’à la fin des investigations), il nous a semblé raisonnable de gérer les travaux de post-fouille parallèlement à la poursuite des opérations de terrain afin de pouvoir dresser un bilan complet des travaux effectués sur le site depuis 2012.

Comme l’an passé, le complexe de sols interstratifiés de nappages de sable apporté par le vent (Complexe D3b.4) a livré un grand nombre d’empreintes de pas humains, de mains et de traces de pattes animales. Comme les années passées, ce sont les pas d’enfants et d’adolescents qui dominent le corpus. Cette zone correspond à une zone de « stationnement » des jeunes individus (« aire de jeu » ?) et de passage de tous les membres constituant le groupe, en périphérie des aires de traitement des carcasses animales (récupération de viande, de moelle et de peau).

En marge de ces deux ensembles, un foyer a été mis au jour, conservant ses cendres et ses charbons de bois. Ces éléments feront l’objet d’analyses et de détermination des essences végétales utilisées pour l’alimentation de ce foyer. Deux empreintes de pas d’enfant ont été poinçonnées dans les cendres en bordure du foyer.

Foyer et empreintes de pas (étiquettes jaunes) en périphérie d’un foyer implanté en bordure de l’éboulis du Complexe de sols D3b.4 (© D. Cliquet, MC).

Les sols supérieurs ont aussi livré des empreintes de pas d’individus . Comme pour l’ensemble de niveaux d’occupation fouillés, ce sont les empreintes d’enfants et d’adolescents qui dominent, les espaces investigués en 2019 se trouvant en marge des aires de travaux de boucherie et de traitement des viandes par cuisson et /ou fumage.

Empreintes consolidées à la résine sur le sol D3b.2 à l’ouest du « plot tachéomètre » (© D. Cliquet, MC).

Un foyer a été reconnu, le combustible regroupant à la fois du bois végétal et de l’os. À côté du foyer un fragment de bois de cervidé à été trouvé ainsi que quelques éclats de silex.

Concentration de charbons, vestiges d’un foyer à plat du sol D3b.1 érodé par le vent, il y a 80 000 ans. Seuls subsistent quelques rares éléments de ce sol déstructuré (© D. Cliquet, MC).
Fragment de bois de cerf témoignant de l’occupation D3b.1, dont le sol a été érodé par le vent, il y a 80 000 ans (© D. Cliquet, MC).

A l’issue de la campagne 2019, ce sont plus de 1500 traces et empreintes humaines qui ont été mises au jour, représentant plus de 99% des empreintes de Néandertaliens actuellement connues pour l’ensemble du monde néandertalien qui couvrent l’essentiel de la partie occidentale de l’Eurasie et le Moyen Orient.

Moulage d’une portion de sol au silastène (caoutchouc liquide) et chape en résine polyester armée (© D. Cliquet, MC).

Une partie de ces empreintes a fait l’objet d’un travail de thèse au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris de la part de Jérémy Duveau qui devrait présenter son travail en décembre prochain. Cette thèse a porté sur une sélection d’empreintes des années 2012 à 2017 présentant des caractéristiques permettant d’en faire une analyse anatomique. Les grandes lignes de ce travail (problématiques, méthodologie et résultats préliminaires) ont été publiées dans une revue scientifique américaine à comité de lecture, publiant les comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America) conférant à ce site exceptionnel une notoriété internationale, notoriété à l’origine de nombreux articles dans la presse internationale, un passage à l’émission de France Culture Carbone 14, plusieurs demandes de réalisations cinématographiques dans le cadre de documentaires consacrés à l’Homme de Néandertal…

Cependant, cette renommée ne doit pas nous faire oublier nos objectifs scientifiques initiaux, notamment l’étude palethnographique des différents niveaux d’occupation, afin d’approcher les modes de vie de nos cousins néandertaliens dans leurs environnements.

La campagne de fouille 2018

Cette année encore notre attention s’est portée sur les sols du massif dunaire inférieur, notamment du complexe D3.4 qui conserve plusieurs centaines d’empreintes humaines (pieds, mains, genoux) et de traces de pattes animales. Ces empreintes essentiellement trouvées dans les zones périphériques aux aires de traitement des carcasses animales permettent de tenter une approche des individus constituant le groupe. Environ 80% des 1 100 empreintes mises au jour proviennent du Complexe D3.4. Elles attestent de la présence d’enfants (dont au moins un très jeune de 2 ou 3 ans), d’adolescents et d’adultes qui constituent un groupe humain de 10 à 14 individus. Rappelons que le site du Rozel a livré plus de 99 % des empreintes de pas de Néandertaliens actuellement connues. C’est le seul site à conserver des empreintes de mains.

Espace de « stationnement » des jeunes et de circulation des individus constituant le groupe de chasseurs-cueilleurs (© D. Cliquet, MC).

Au plan environnemental, l’excellent état de conservation des faunes permet une approche du milieu dans lequel évoluaient les Néandertaliens. Le paysage qui s’inscrit dans une phase tempérée relativement humide du Pléistocène supérieur, est constitué de prairies, présentant quelques boisements et des plans d’eau. Ces occupations ont fait l’objet de nouvelles datations. Elles montrent que ces occupations récurrentes sont peu espacées dans le temps. Les résultats obtenus par les méthodes de luminescence (osl sur quartz et irsl sur feldspath) donnent un faisceau de dates autour de 80 000 ans.

 Galerie de rongeur sous-jacente à un sol de dune dégradé (© D. Cliquet, MC).

Concomitamment aux travaux de fouille, les études sur les mobiliers se sont poursuivies, sur la microfaune, sur les poissons, sur les charbons de bois ou encore sur les empreintes humaines et animales.

Éclat laminaire en silex local (© D. Cliquet, MC).
Empreinte du pied droit d’un adolescent dans le sable, les orteils sont visibles (© D. Cliquet, MC).

La campagne de fouille 2017

Durant la campagne 2017, la stratigraphie des niveaux d’occupation fouillés depuis 2012 a fait l’objet d’une analyse géomorphologique et paléo-pédologique fine de la part de Guillaume Jamet (Géoarchéon) visant à préciser la mise en place des coulées sablo-boueuses qui ont conservé nombre de traces et d’empreintes de pas des paléolithiques qui ont fréquenté le site. Ces sols ont fait l’objet de nouvelles datations radionumériques (N. Mercier) qui tendent à rajeunir le site. Les résultats obtenus par les méthodes de luminescence (osl sur quartz et irsl sur feldspath) donnent un faisceau de dates autour de 80 000 ans (Mercier et al, 2019).

Étude des niveaux stratigraphiques constituant le site (© A. Gilles).
Vue de l’éboulis nord séparant la dune supérieure du complexe dunaire inférieur (© D. Cliquet, MC).
Vestige d’un foyer allumé à même le sol (© D. Cliquet, MC).
Esquille osseuse (© D. Cliquet, MC).

Par ailleurs, la campagne 2017 s’est surtout concentrée sur la fouille des espaces périphériques du site, lieu de passage de la plupart des membres du groupe. Ce sont 309 nouvelles empreintes de pas, de mains et de pattes animales qui ont été mises au jour, portant le corpus à presque 600 traces et empreintes. Rappelons que seules 8 autres empreintes de pas, mises au jour dans 3 sites, sont actuellement connues pour l’ensemble du monde néandertalien. Aucune empreinte de main néandertalienne n’est jusqu’alors attestée. Le site du Rozel a donc livré à lui seul plus de 98 % des empreintes de pas connues au monde. Celles-ci se regroupent, pour les zones investiguées, en 4 classes de tailles attestant en marges de ce site d’acquisition de viande, de la présence de bébés, d’enfants, d’adolescents et d’adultes, pouvant regrouper, selon la méthode statistique utilisée de 12 à 15 individus (étude J. Duveau).

Empreintes de pas cerclées et imprégnées d’une résine (© A. Gilles).
Conditionnement pour transport dans un bac rempli de sable d’une empreinte imprégné (© D. Cliquet, MC).

Acquisition 3D au scanner surfacique d’une empreinte de pied (© Y. Léonard).

La campagne de fouille 2016

En 2016, l’accent a été mis sur la chronologie des occupations et l’impact de la mise en place des différents épisodes d’éboulements de la partie supérieure de la falaise de schiste, en lien avec les conditions climatiques de l’époque.

Lame en silex (© D. Cliquet, MC).

Si les fouilles menées depuis 2012 avaient permis la mise au jour de plusieurs niveaux d’occupation superposés « fossilisés » par des accumulations de sable éolien, constitués de petits niveaux organiques : sols de dune dégradés et nappages de sable-boueux sur lesquels les néandertaliens ont évolué et laissé les témoignages de leurs activités, la limite orientale des aires investies n’avait pas été atteinte. Aussi, les sols impactés par le piétinement des néandertaliens ne permettait pas de conduire une étude exhaustive des aires de travail, de piétinement et de circulation en bordure du bourrelet dunaire et de l’éboulis. Ce dernier participe à la structuration de la dépression d’arrière dune dans laquelle sont revenus périodiquement les paléolithiques.

Par ailleurs, la nécessité d’élargir notre « fenêtre » d’observation a été motivée par l’engagement d’une thèse portant sur les empreintes de pas de néandertaliens conservées dans les 5 niveaux d’occupation investigués. Ce sont actuellement plus de 180 empreintes qui ont été retenues sur plus de 250 traces reconnues depuis 2012. Les 3 sols supérieurs (D3.1 à D3.3) apparaissent moins bien documentés que les deux complexes inférieurs (complexes D3.4 et D3.5). Cela tient, en partie, à la nature différente des sols.

Bourrelet de sable effectué autour de l’empreinte pour circonscrire la zone de coulage du silastène (© D. Cliquet, MC).
Prise d’une empreinte de pied au silastène dans le but d’en faire un tirage en résine (© D. Cliquet, MC).
Empreinte en silastène d’un pied (© D. Cliquet, MC).
Empreinte du pied droit d’un adolescent dans une fine couche d’argile nappant une couche de sable (© D. Cliquet, MC).
Empreinte du pied droit d’un enfant dans le sable, les orteils sont visibles (© D. Cliquet, MC).

La campagne de fouille 2015

Les fouilles menées en 2015 ont porté sur deux sol sous-jacents à l’éboulis (D3.4 & D3.4) dont la fonction apparaît moins bien caractérisé que les trois niveaux de l’ensemble supérieur du fait d’un moins bon état de conservation des vestiges osseux et vraisemblablement d’une fonction différente des espaces occupés.

Foyer alimenté en bois végétal et en os (© D. Cliquet, MC).

La campagne 2015 a montré le grand intérêt des espaces de piétinement et de circulation des jeunes individus (enfants et adolescents) qui constituaient le groupe. Sur ces 2 complexes de sols, des espaces dévolus aux jeunes ont été mis en évidence en marge des aires de travaux de boucherie.

Éboulis séparant la dune supérieure de la dune inférieure (© D. Cliquet, MC).

L’excellent état de conservation des empreintes a permis de mettre en évidence plusieurs empreintes de mains. Ces vestiges fugaces sont exceptionnels sur les lieux de vie pour ces périodes anciennes.

Sur ces deux sols, une production de lames et de lamelles conduite à partir de nucléus à débitage tournant ou semi-tournant, et sur des «burins-nucléus» apparaît associée à une production d’éclats, dont certains obtenus par la Méthode Levallois.

Lames et lamelles issues de la dune inférieure (© D. Cliquet, MC).
Bloc de colorant (hématite) apporté et utilisé sur le site par les préhistoriques (© D. Cliquet, MC).
Amas de débitage de produits laminaires (© D. Cliquet, MC).
Empreinte du pied droit d’un adolescent dans un sol boueux incorporant des plaquettes de schiste (© D. Cliquet, MC).
Empreinte du pied droit d’un très jeune enfant dans un sol sableux nappé d’une fine couche d’argile (© D. Cliquet, MC).
Empreinte du pied gauche d’un adolescent dans un sol boueux incorporant des plaquettes de schiste, les orteils sont visibles (© D. Cliquet, MC).
Empreinte à bourrelet du pied droit d’un adolescent dans un sol sablo-argileux (© D. Cliquet, MC).

La campagne de fouille 2014

Bois de chute de cerf élaphe de grande taille (© D. Cliquet, MC).

Durant l’été 2014, nos efforts se sont focalisé sur la poursuite de l’analyse des sols d’occupation et des amoncellements de blocs et des coulées de blocailles qui séparent la partie supérieure du massif dunaire de la partie inférieure. Ceux-ci illustrent d’important épisodes d’éboulements de blocs de schiste de la partie supérieure de la falaise traduisant les pulsions froides et humides de la fin du dernier interglaciaire où le gel peut s’exprimer. Entre ces phases des individus se sont installés. En témoignent, des vestiges lithiques et de faune consommée, la présence de foyers et d’empreintes humaines.

Amas de débitage d’éclats en silex à proximité de l’aire de travaux de boucherie (© D. Cliquet, MC).
Foyer allumé à même le sol avec du pin syvestre sur les espace de traitement des carcasses d’herbivores (© D. Cliquet, MC).
Fragment de buche carbonisée trouvée à proximité d’un foyer (© D. Cliquet, MC).

Ainsi, deux ensembles s’individualisent, séparés par un puissant éboulis.

L’ensemble supérieur comporte trois sols (D3.1 à D3.3) correspondant à des aires de travaux de boucherie qui présentent globalement le même type de structuration de l’espace comportant des enclumes en pierre, de nombreuses plaques de schiste, apportées sur la dune et posées au sol, des postes de débitage d’éclats (amas) destinés à la production de supports d’outils, des foyers et des aires de piétinement de Néandertaliens.

Vestiges de faune sur l’aire de découpe d’ herbivores (© D. Cliquet, MC).
Amas de silex taillés au sein de l’aire de de travaux de boucherie (© D. Cliquet, MC).

Sous l’éboulis, dans l’ensemble inférieur, la faune apparaît moins bien conservée. Le mobilier lithique, en quartz et en silex s’individualise par une production laminaire et lamellaire obtenue par débitage semi-tournant et tournant, comme dans l’abri TR 67, fouillé par F. Scuvée. Le complexe D3.4 a livré de nombreuses empreintes de pieds.

Empreinte du pied gauche d’un adulte dans un sol sableux, organique, incorporant des esquilles d’os de faune (© D. Cliquet, MC).

La campagne de fouille 2013

Durant l’été 2013 plusieurs petits niveaux organiques correspondant en fait à des sols initialement végétalisés superposés « fossilisés » par des accumulations de sable ont été mis au jour. Ils ont livré : plusieurs enclumes destinées à la fracturation des os longs d’herbivores (cerf, aurochs et cheval) pour en extraire et consommer la moelle, de nombreuses plaques de schistes, apportées sur la dune et posées au sol, interprétées comme des « plats » destinés à isoler les viandes du sol constitué de sable, plusieurs postes d’affûtage d’au moins trois racloirs dont on peut suivre technologiquement et spatialement l’utilisation, plusieurs foyers alimentés en bois végétal (pin, épicéa, sapins majoritairement) et en os spongieux dont la dévolution restait à préciser notamment par le biais des analyses chimiques (acides organiques).

Esquille osseuse issue de la fracturation hélicoïdale d’un os long de cerf afin d’en extraire la moelle, montrant des traces de découpe (© N. Sévêque).
Racloir double en silex (© D. Cliquet).
Bréchet d’oiseau trouvé dans un niveau de sable dunaire interstratifié entre les sols d’occupation (© J. Guériel).
Squelette d’un rongeur « piégé » dans son terrier sous un sol d’occupation (© D. Cliquet, MC).
Vertèbres de raie trouvées dans les niveaux de sable dunaire entre les niveaux d’occupation (© J.Guériel).

De nouveaux éléments apportant leur contribution à la connaissance des environnements ont été mis au jour. Au cortège classique : cerf, aurochs, cheval, plusieurs espèces d’environnements tempérés ont été reconnues sur les sols de travaux de boucherie : le chevreuil, le rhinocéros et l’éléphant, uniquement représentés par quelques restes.

Sol d’un espace dédié aux travaux de boucherie (désarticulation, découpe) d’herbivores (© D. Cliquet, MC).

La fouille 2013 a permis l’étude de la dynamique de mise en place de l’éboulis de blocs de schiste en pied d’abri (à l’ouest de la zone investiguée). Ce dernier incorporait les artefacts d’un amas de débitage de rognons de silex.

Enfin, et surtout, deux aires de piétinement de néandertaliens associés aux sols D3-1 & D3-2 témoignent de la présence d’adultes, d’adolescents et d’enfants sur ces aires de travaux de boucherie et de traitement des matières carnées. Certaines empreintes suggéraient la présence de pieds chaussés !?

Sol poinçonné par le piétinement sur une des aires de travaux de boucherie (© D. Cliquet).
Empreinte du pied gauche d’un adulte dans un sol sablo-argileux (© D. Cliquet, MC).

La campagne de fouille 2012

Si les travaux anciens avaient déjà souligné le caractère exceptionnel des vestiges, les investigations engagées en 2012 confirment ces premières impressions.

Terrassement de la partie supérieure du massif dunaire (© D. Cliquet, MC).

Les terrassements effectués en début de campagne ont livré quelques silex et quartz taillés correspondant à l’occupation la plus récente du massif dunaire, vers 70 000 ans. À l’exception du petit lambeau préservé sur le replat du rebord de la falaise de schiste, ce sol a été démantelé rapidement après vers 70 / 68 000 ans par les coulées de blocailles qui marquent le début de la phase froide et humide du Dernier Glaciaire.

Terrassement de la partie supérieure du massif dunaire (© D. Cliquet, MC).

Les nouvelles investigations menées durant l’été 2012 ont dépassé nos espérances avec la mise au jour de témoignages très rares pour ces périodes anciennes.

Ce sont, des vestiges qui nous renseignent sur les environnements : restes d’insectes fossiles très bien conservés, associés à l’aire de travaux de boucherie, charbons de bois, mollusques terrestres, ossements de rongeurs, d’amphibiens, de reptiles, de poissons, d’oiseaux.

Foyer allumé à même le sol et entretenu avec du bois et des os spongieux (© D. Cliquet, MC).
Insectes de la famille des charançons trouvés dans les sols organiques (© P. Ponel, CNRS).
Os spongieux brûlé trouvé à proximité d’un foyer (© D. Cliquet, MC).
Mollusques terrestres vivant dans les massifs dunaires végétalisés trouvés dans les niveaux d’occupation (© D. Cliquet, MC).
Vestiges osseux de rongeurs trouvés dans les niveaux dunaires et dans les sols d’occupation (© D. Cliquet, MC).

Le site s’individualise par l’exceptionnelle conservation des vestiges de faune dominée par le cerf, le cheval et l’aurochs, notamment des stigmates d’interventions humaines sur les « carcasses » animales rapportées sur le site : traces de découpe, de prélèvement de peau, de fracturation des os longs d’herbivores pour en extraire la moelle, d’utilisation d’esquilles osseuses comme retouchoirs.

Bois de chute d’un cerf élaphe (© D. Cliquet, MC).
Vestiges de faune découpée et consommée dont une vertèbre d’aurochs (© D. Cliquet, MC).
Enclume en quartz utilisée pour la fragmentation des os longs d’herbivores pour en extraire la moelle (© D. Cliquet, MC).
Racloir double convergent trouvé sur l’aire de travaux de boucherie (© D. Cliquet).

Mais c’est surtout l’extraordinaire conservation dans un site de plein air, d’empreintes de Néandertaliens imprimées dans un petit sol boueux qui confère au gisement une valeur particulière. Ce « miracle archéologique » est dû à l’apport constant de sable par le vent, assurant un recouvrement rapide des sols d’occupation.

Empreintes de pas poinçonnées dans un petit sol organique (© D. Cliquet, MC).
La même vue avec les empreintes cerclées (© D. Cliquet, MC).

Parallèlement les travaux de post-fouille ont été engagés : étude des faunes, détermination des essences végétales d’après les charbons de bois (anthracologie).