Durant la campagne 2017, la stratigraphie des niveaux d’occupation fouillés depuis 2012 a fait l’objet d’une analyse géomorphologique et paléo-pédologique fine de la part de Guillaume Jamet (Géoarchéon) visant à préciser la mise en place des coulées sablo-boueuses qui ont conservé nombre de traces et d’empreintes de pas des paléolithiques qui ont fréquenté le site. Ces sols ont fait l’objet de nouvelles datations radionumériques (N. Mercier) qui tendent à rajeunir le site. Les résultats obtenus par les méthodes de luminescence (osl sur quartz et irsl sur feldspath) donnent un faisceau de dates autour de 80 000 ans (Mercier et al, 2019).




Par ailleurs, la campagne 2017 s’est surtout concentrée sur la fouille des espaces périphériques du site, lieu de passage de la plupart des membres du groupe. Ce sont 309 nouvelles empreintes de pas, de mains et de pattes animales qui ont été mises au jour, portant le corpus à presque 600 traces et empreintes. Rappelons que seules 8 autres empreintes de pas, mises au jour dans 3 sites, sont actuellement connues pour l’ensemble du monde néandertalien. Aucune empreinte de main néandertalienne n’est jusqu’alors attestée. Le site du Rozel a donc livré à lui seul plus de 98 % des empreintes de pas connues au monde. Celles-ci se regroupent, pour les zones investiguées, en 4 classes de tailles attestant en marges de ce site d’acquisition de viande, de la présence de bébés, d’enfants, d’adolescents et d’adultes, pouvant regrouper, selon la méthode statistique utilisée de 12 à 15 individus (étude J. Duveau).



Acquisition 3D au scanner surfacique d’une empreinte de pied (© Y. Léonard).